Ouverture des unités SUD et NORD du SDAF nouvelle formule !
Il y a 5 ans, le Département expliquait qu’il n’était pas possible d’être à la fois réfèrent de l’enfant et le réfèrent professionnel de l’AF POURTANT AUJOURD’HUI !
Faire, défaire, refaire, c’est toujours faire diront certains. Mais jusqu’à quel point !
Comme nous l’avons déjà dénoncé dans notre courrier du mois de décembre 2020, l’ouverture de la nouvelle unité Nord et SUD du SDAF se fait dans des conditions qui ne respectent pas les agents et encore moins les enfants confiés et leurs parents.
L’IGAS a émis des préconisations dont le Département fait fi. Pour exemple, « mettre en expérimentation la notion de réfèrent unique au niveau du SDAF afin de s’assurer du bien-fondé de cette réorganisation, compte des risques sous-jacents au cumul des fonctions. »
Que fait le département, exit l’expérimentation, et mise en place directe de cette nouvelle organisation. Mme CLAIR et Mr LOPEZ estiment que les professionnels de l’ASE refusent la remise en question et s’enferment dans des dogmes, des bastions.
Le fait de ne pas écouter et prendre en compte les avis extérieurs lorsque ceux-ci émanent à la fois de L’IGAS mais également des personnels de terrain ne relèvent-ils pas du DOGME là aussi !
Les passations express (20 à 30 minutes) ont eu lieu pour une partie des enfants confiés entre SST et SDAF pour l’unité SUD. Cette façon de faire, comme nous l’avons déjà dénoncé amène un certain nombre de constats :
- L’insatisfaction quasi généralisée des référents SST, lorsqu’il y en a et du SDAF de ces passations, qui a nécessité de retrouver du temps pour prendre en compte l’intérêt de l’enfant et parler du travail effectué afin de garantir une véritable continuité de prise en charge ;
- Aucune organisation mise en place pour faire parvenir les dossiers sur les sites dédiés pour garantir à minima la continuité administrative ;
- Comme le nomme L’IGAS, la perte de l’expertise de l’expérience suite à la fuite des travailleurs sociaux de l’ASE (30 % sur 18 mois) se fait sentir dans le suivi des enfants confiés. En effet, pour certains enfants le temps s’est arrêté depuis des mois avec le départ des référents ASE, pour d’autres, ils ont connu en 5 ans de placement jusqu’à 6 référents éducatifs différents.
D’autre part, l’ouverture de l’unité SUD qui devait se faire en juin, reportée en décembre 2020 s’est effectuée dans des locaux vétustes, sales et inadaptés à l’accueil familial :
- Absence d’informations claires sur la nouvelle organisation du SDAF tant à l’égard des SST, des Assistants familiaux que des agents travaillant sur le site d’Antony ;
- Absence en amont d’une réflexion sur l’ouverture de ce nouveau service, il faut à la fois penser l’organisation du service, accueillir enfants, parents, AF et aussi continuer d’assurer les missions de notre précèdent poste de référents professionnels ;
- Absence d’intérêt des responsables de la direction puisqu’aucun n’est venu se rendre compte de l’état des locaux mais aussi rencontrer les personnels depuis l’ouverture de ce nouveau service ;
- Escalier pour arriver au service au mépris des enfants handicapés physiques qui ne pourront donc pas se rendre dans leur service dédié, interphone pour ouvrir la porte d’entrée toujours en panne ;
- Absence d’un véritable accueil, il faut le recrutement d’une personne dédiée tant à l’accueil physique que téléphonique mais également pour s’occuper de toute la logistique nécessaire à la gestion d’un service ;
- Les salles afin d’effectuer les visites médiatisées et ou accompagnées, ne sont pas équipées de meubles, de chaises, de jeux pour nous permettre de faire un véritable travail sur la parentalité. Prise électrique à hauteur d’enfants, fils qui trainent, armoires bancales et dangereuses ;
- Une salle adaptée pour les personnes à mobilité réduite pour les visites médiatisées dans l’ancienne PMI est prévue mais elle n’a toujours pas été déménagée, emménagée. Et quel danger pour le salarié d’effectuer des rencontres parents-enfants seul dans un bâtiment désert ?
- Absence de budget pour accueillir enfants, parents et AF dans un cadre convivial et donc propice sur un travail sur le lien (gâteaux, jus de fruit, bonbons…) ;
- Les sièges auto ne sont toujours pas arrivés ;
- Des équipes toujours pas au complet tant sur le plan administratif (1 au lieu de 2) qu’éducatifs (6 au lieu de 10) pour prendre en charge environ 140 enfants et accompagner professionnellement environ 80 Assistants familiaux ;
- Absence de micro-ondes pour permettre aux agents de déjeuner. Pas de badges autoroutiers alors que certains AF habitent en province, nombre de badges insuffisants pour l’ensemble des agents afin de se garer sur le parking du service ;
- Absence d’imprimante à l‘ouverture du service, de matériels (pochette…) afin d’effectuer le travail, il aura fallu attendre près d’un mois pour avoir une imprimante.
L’ouverture de site de Villeneuve est intervenue début janvier 2021, et là encore dans des conditions inacceptables certes les locaux sont dans en meilleur état que ceux d’ANTONY mais :
- Des équipes loin d’être au complets, 7 Référents au lieu de 18, 2 autres devraient arriver d’ici le mois de mars, 1 secrétaire au lieu de 4, aucun responsable d’équipe et tout cela pour prendre en charge près de 300 enfants et accompagner environ 140 Assistants familiaux ;
- Absence de véhicules dédiés, alors que le propre d’un accueil familial est d’être au plus près de l’enfant, des partenaires et qu’une majorité des Assistants familiaux n’habitent pas dans les Hauts de Seine ;
- Des salles de visites médiatisées ou accompagnées en nombre insuffisant ;
- Absence d’un véritable accueil tant physiques que téléphonique.
Un rapprochement avec le 78 avancé comme modèle, mais duquel on ne cesse de s’éloigner dans les faits, (voir rapport de l’IGAS) sur l’ensemble du pole des Solidarité :
- « Des différences d’organisation substantielles perdurent. Le département des Yvelines tient à conserver une structuration par métiers tant au niveau du siège que des unités Territoriales : l’ASE continue et devrait continuer d’y être individualisée. Dans les Hauts-de-Seine, le principe fondamental de la réorganisation des services est de dépasser les logiques de métiers : la notion même d’Aide Sociale à l’Enfance est gommée au profit d’une approche transversale, centrée sur les parcours des usagers » (cf IGAS) ;
- Absence de convention entre les deux départements concernant les médecins de référence PMI et ASE (cf IGAS). »
Les préconisations de L’IGAS devraient permettre au Département de revoir sa copie et envisager de pouvoir s’appuyer sur le savoir-faire de ses agents plutôt que de gérer ses services avec des tableurs Excel et considérer les utilisateurs de service sociaux comme des clients.
Comme le note Alain SUPIOT, juriste, professeur émérite au collège de France lors d’un entretien pour le site internet, SANTE ET TRAVAIL « les entreprises se sont enfermées dans une représentation chiffrée de leur activité avec des tableaux, des ratios. Cette gouvernance par les nombres fait penser au GOSPLAN soviétique, à la fin de L’URSS, les dirigeants ne savaient plus ce qui se passait dans le pays, mais ils fixaient de tout de même des objectifs de production. »
Le Département ne tire pas les expériences des ouvertures précédentes comme la cellule MNA qui a été ouverte sans les moyens humains, les conséquences : une condamnation par la justice des Hauts de Seine pour la gestion de cette population fragile et aujourd’hui la mise en place d’appel d’offre pour s’en occuper pour palier ses propres manquements.
Est-ce le même projet qui est fait pour le service de l’accueil familial ?
Nous demandons que le Département se donne des moyens réels pour une mise en œuvre adaptée et de qualité de ce nouveau service.
Nous demandons l’arrêt du transfert de l’activité « le suivi des enfants » entre STT et SDAF afin de permettre la mise en place d’un véritable projet de service et une organisation de qualité.
Nous demandons la mise en place d’une véritable expérimentation avec une date butoir afin d’évaluer l’intérêt, les points négatifs et positifs de cette nouvelle organisation.
Pour trouver le rapport de l’IGAS cliquez sur le lien : https://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2020-007r1-tome_1_rapport.pdf